Les origines de Beembo remontent à l’ancien régime. Cette formation de technocrates vélomanes élevés au grain (Marshall) est en effet un pur produit du régime rockarchique totalitaire.
Sous l’emprise arbitraire du plus très jeune dauphin Jean Bimbo, qui prétend n’avoir jamais revendiqué le trône, le groupe est enfermé depuis deux ans dans le cachot insalubre mais insonorisé de la petite citadelle parisienne de la rue Voltaire.
Entassés dans ce réduit d’à peine 10 m2 (2,5 mètres loi Carrez) les six pauvres bougres tissent laborieusement leur toile rock étoilée, avec pour seule pitance de la bière, des cibiches et des fisherman. De plus, un récent dégât des eaux usées vient d’y ajouter une humide touche olfactive.
Un rock despotique, certes, mais éclairé par les deux ampoules 25 watts du cachot de répétition, qui clignotent pendues à un fil, lui aussi dénudé (les forçats sont en effet vêtus de malheureux bouts de ficelles reliés entre eux par quelques bandes de chatterton).
Un rock éclairé, qui ne cache pas ses liens avec la noblesse de robe:
-Selon certains observateurs, Jean-René Hendrix aurait été aperçu entre deux accords du morceau Peace & love ; horrifié par cette apparition, il aurait décidé d’augmenter sa dose quotidienne de Benco provoquant ainsi la fameuse overdose à laquelle il a succombé
– Gérard Pixies a été pris en otage quant à lui sur quelques morceaux tels que Mortefontaine ou Amen l’Ouest ; il se serait mis depuis au Yoga intensif
-L’haleine fétide de Maurice de Stones et d’Ernest des Pistoles de la Chose peut se ressentir au passage sur quelques Beembo tunes.
A l’usage, le Rock technocratique peut se révéler dynamisant, voire urticant. La posologie inscrite sur la notice précise que dès les premières prises, des plaques rouges peuvent apparaître autour des oreilles et des démangeaisons dans les pieds survenir sporadiquement.
Il est alors conseillé d’étaler un peu de musique de chambre sur les ouies pendant quelques minutes et de se masser les orteils avec de la crème new-age.
C’est la lutte des classes musicale au sein même du groupe. Les gouvernants (Jean Bimbo, leader technocratique et Troue le Tom, leader charismatique) sont évidemment minoritaires et mieux payés que les gouvernés (Marcel Kebab, Pépère Man, Erikabanon, et T-Reepolain).
Mais la révolte gronde déjà :
Marcel Kebab qui conteste le leader-cheap du technocrate, aurait piégé son Kebab, menaçant de le faire sauter à la prochaine despotie
Erikabanon envisage de son côté de faire sonner son clairon le plus fréquemment et le plus fort possible, pour réveiller les masses laborieuses endormies sous le joug des tyrans
Armé de son photoshop, T-Reepolain aurait fondu récemment sur le beembo pour en détourner l’image ; il éditerait des affiches de concert subversives
Pépère-man, fidèle à ses principes de non violence, aurait quant à lui entamé une protestation silencieuse mais efficace, en multipliant par trois la durée de ses retard aux répétitions.
Bref, la nuit du 4 août n’est pas loin.
Comment les deux l’hideurs despotiques arriveront-ils à contenir la révolte pop-U-de quoi j’ai l’air ?
Combien de temps Jean Beembo pourra-t-il encore pactiser avec son plus viel ennemi, Troue le Tom, pour interdire les manifestations d’humour ?
L’opposition du cartel populeeste peut-elle constituer une force alternative crédible, susceptible de prendre le pouvoir et d’établir un régime démoc-rocktique capable de sortir le groupe de la clandestinité et de le conduire au Sussex ?
L’intrusions de forces étrangères (clavier, chœurs…) est-elle envisageable à moyen terme et pourrait-elle déstabiliser durablement le régime en place ?
Autant de questions qui restent en suspend, et qui se posent avec acuité à chaque concert.